Plusieurs d'entre vous l'ont souligné, nous nous inscrivons aujourd'hui dans le temps long puisque nous allons devoir concilier désormais le risque épidémique et nos libertés fondamentales. Nous devons beaucoup à la vaccination. Le vaccin a permis d'éviter bien des situations dramatiques – j'ai d'ailleurs une pensée pour celles et ceux qui y ont été, et qui y sont peut-être encore, confrontés.
Chacun a constaté l'effet incitatif – bien que forcé – du passe sanitaire sur la vaccination. Cet instrument nous a permis de nous approcher de l'immunité collective. Je regrette les avis négatifs que vous avez formulés sur les amendements de cohérence proposés par nos collègues, mais il est trop tôt pour abandonner cette stratégie, qui a fait ses preuves.
L'amendement n° 194 ne propose pas l'abandon du passe sanitaire, mais vise au contraire à faciliter sa délivrance sur la base d'une prise de sang antigénique aussi fiable, plus rapide et moins chère que le dispositif actuel. Une telle mesure favoriserait du même coup l'exercice de nos libertés.
Je saisis également cette occasion pour préciser ma position sur le projet de loi. Je ne comprends pas pourquoi la majorité refuse les étapes intermédiaires et les clauses de revoyure que nous avons proposées. Elles permettraient d'assurer un meilleur respect du Parlement et d'associer les parlementaires à des décisions difficiles étant donné le caractère imprévisible de cette pandémie. Il est malheureux que vous vous entêtiez dans une position qui nie à ce point le Parlement.