Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 20 octobre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Article 2

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je ne suis pas dans l'invective personnelle, comme vous le savez !

Prenons le cas de la bronchiolite du nourrisson et du petit enfant : le virus circule activement, ce qui a déjà entraîné des hospitalisations. La trajectoire vers un pic épidémique se dessine nettement. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas préconiser le port du masque pour les enfants ? Pourquoi ne pas le recommander ainsi que le respect des gestes barrières lors des périodes d'épidémie de grippe qui peuvent faire de 6 000 à 30 000 morts, les très mauvaises années ?

Les sociétés développent une accoutumance aux virus qui circulent chaque année. Dans certains pays asiatiques comme la Chine ou la Corée, les populations ont très tôt pris l'habitude de porter le masque et de se conformer à des mesures de protection alors qu'en France et de manière générale en Europe, le port du masque n'est pas coutumier. C'est la vaccination contre la grippe qui est privilégiée.

C'est une réflexion intéressante mais nous n'allons pas la développer ce soir dans cet hémicycle. Vous avez raison de dire qu'il n'est pas possible de déterminer la fin d'une épidémie. Pour le covid, on ne sait pas à quel moment elle cessera mais ce qui est probable, c'est que s'il n'y a pas de nouveau variant plus contagieux et plus dangereux et que la population est bien vaccinée, l'impact sanitaire va chuter dans la durée. Si le virus, même s'il continue de circuler, ne provoque pas de dégâts sanitaires, alors les conditions seront réunies pour qu'un relâchement s'opère dans l'application de certaines mesures jugées trop contraignantes au regard du risque effectif.

Aujourd'hui, nous ne savons pas encore où nous en sommes. Rappelons que deux mois seulement nous séparent de la dernière vague épidémique et que nous ne sommes qu'à quelques encâblures des vagues épidémiques des territoires ultramarins. C'est la raison pour laquelle nous avons besoin de nous donner du temps. Il est trop tôt pour avoir la visibilité nécessaire : nous ne savons pas comment ce virus va évoluer dans les semaines et les mois à venir. Nous gardons l'esprit ouvert tout en ne renonçant pas aux moyens nécessaires pour lutter contre l'épidémie.

Enfin, madame Ménard, attention une nouvelle fois aux fake news : le Gouvernement compte un ministre des outre-mer et non pas une ministre, comme vous le dites.

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