Par cet amendement, le groupe La France insoumise entend rappeler que la première des priorités sanitaires consiste à garantir à tous nos compatriotes un accès à l'eau. Le lavage des mains, par exemple, est l'un des principaux gestes barrières. Or, en la matière, des difficultés criantes existent en outre-mer, comme notre assemblée en a déjà été informée à plusieurs reprises : nous l'avions ainsi souligné en avril et mai 2020, dans le cadre de la commission d'enquête sur la gestion de l'épidémie de covid-19 en France.
En Guyane, nos concitoyens ultramarins subissent de plein fouet les inégalités territoriales. Le cas de Mayotte est encore plus dramatique : l'INSEE estime qu'un tiers de la population, soit plus de 81 000 personnes, n'y a pas accès à l'eau courante. Le rapport de la commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences, présidée par Mathilde Panot, souligne que Mayotte connaît une détresse sociale sans commune mesure avec celle du reste du territoire national. Nous demandons par conséquent que durant la période d'application de cette future loi, en cas d'interruption de l'approvisionnement en eau potable, le représentant de l'État déclenche le plan ORSEC – organisation de la réponse de sécurité civile –, impliquant la distribution d'eau, et instaure un plafonnement du prix de l'eau en bouteilles.
Chers collègues, je conclurai en vous rappelant la pauvreté de la population mahoraise : plus de 77 % des habitants n'ont même pas 500 euros par mois pour vivre, des centaines de milliers sont à la rue, sans famille ni lieu d'accueil. Il est extrêmement important de ne pas l'oublier.