Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mercredi 20 octobre 2021 à 21h30
Vigilance sanitaire — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Jusqu'ici, les tests étaient remboursés et les autotests surveillés donnaient droit à un passe sanitaire, mais c'est fini. Vous en avez décidé seul, sans nous consulter. Pourquoi ? Est-ce pour des raisons budgétaires ? Je ne le crois pas. Je crois qu'il y a là une volonté d'ostraciser, de « pourrir la vie », comme l'a dit un conseiller du Président de la République, des 10 % à 15 % de Français qui refusent la vaccination. La Défenseure des droits vous alerte à propos de ce choix, en vous disant que, premièrement, il a un impact sur l'exercice de droits et de libertés, que, deuxièmement, le dépistage des personnes éloignées du système de santé, des personnes précaires ou isolées, en sera d'autant plus difficile et que, troisièmement, il constituera un frein supplémentaire à l'accès à des biens et services, par exemple à des actes médicaux programmés à l'hôpital, à une visite à un proche en EHPAD ou à l'accès à un établissements de service public.

Les médecins eux-mêmes vous alertent et vous disent qu'en supprimant la gratuité de ces tests, en n'en permettant plus le remboursement – on compte en effet, d'après Gilles Pialoux, 45 % de tests en moins depuis qu'ils sont devenus payants –, ce choix pourrait freiner la politique de dépistage. Second risque : il pourrait ajouter une strate de plus dans les discriminations sociales liées à la pandémie de covid.

Je vous interroge donc, madame la ministre déléguée : pourquoi avoir fait le choix de ce déremboursement des tests et pourquoi ne l'avoir pas même fait passer par cette assemblée ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.