Il s'agit d'un amendement de repli par rapport à l'amendement de repli précédent. Nous avons défendu l'annulation de la suspension des soignants non vaccinés, dont nous ne pouvons pas nous priver en période de crise sanitaire. Nous avons ensuite plaidé, comme mon collègue Jean-Hugues Ratenon vient de le faire, pour l'annulation de la suspension des soignants en outre-mer en raison du faible taux de couverture vaccinale et des problèmes que rencontrent les systèmes de santé dans ces territoires. Nous demandons, ici, que la suspension des soignants d'outre-mer soit au moins reportée à une date beaucoup plus tardive.
Si nous expliquons depuis le début, à l'instar de l'Organisation mondiale de la santé, qu'il faut convaincre plutôt que contraindre, c'est parce qu'en fixant des dates couperets et en ayant recours à des mesures autoritaires comme le passe sanitaire, on n'obtient pas la confiance de la population ni son adhésion aux politiques sanitaires. La méfiance est d'autant plus grande dans des territoires marqués par des scandales sanitaires majeurs. Nous demandons donc que les dates couperets soient supprimées, ou au moins reportées.
Voyez ce qui se passe en Martinique : non seulement des soignants ont été gazés vendredi dernier à l'intérieur même de l'hôpital où se tenaient des manifestations, mais le CHU – centre hospitalier universitaire – a récemment suspendu l'obligation vaccinale en raison la très forte mobilisation de l'intersyndicale du port de Fort-de-France et des agents EDF qui se battent contre le passe sanitaire et l'obligation vaccinale. J'y vois une preuve que la contrainte crée de la défiance au lieu de convaincre. Nous vous demandons de miser sur la conviction.
Nous ne pouvons pas nous passer des soignants dans les territoires ultramarins. Nous demandons donc, au moins, que la date de leur suspension soit repoussée.