Aujourd'hui, vous nous demandez une nouvelle fois la prorogation des dispositifs d'exception attentatoires aux libertés fondamentales. Cette demande est inquiétante. Elle atteste le choix du Gouvernement de privilégier une approche exclusivement sécuritaire de la gestion de la crise et une politique autocratique au nom de la prévention sanitaire.
L'intitulé même du projet de loi confirme la volonté du Gouvernement de recourir à des dispositifs d'urgence non uniquement en cas de catastrophe sanitaire mais « au cas où ».
Cette demande est injustifiée. Il apparaît disproportionné de laisser le Gouvernement continuer à légiférer par ordonnances et à procéder à des restrictions massives de libertés individuelles, de demander en quelque sorte à l'Assemblée de se saborder.
Contrairement à ce que vous assénez sans convaincre, l'enjeu n'est pas de vous confier ou non toujours plus de pouvoirs pour restreindre les libertés publiques, mais au contraire de mieux contrôler votre action et de revenir au droit commun.