Nous nous abstiendrons donc sur cette motion de rejet.
Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, vous dites avoir une certaine idée de la France. Vous vous éloignez pourtant beaucoup des fondements de notre sécurité sociale. M. le ministre délégué chargé des comptes publics est plus lucide que vous ce matin, et a raison, quand il évoque un budget insatisfaisant, qui ne permet pas le retour à l'équilibre des comptes sociaux et marque même leur dégradation « durable » – je le cite. Que c'est inquiétant pour les générations futures ! J'en appelle à notre responsabilité, alors que nous aurons à relever demain le défi du vieillissement de la population.
J'ai écouté attentivement le Gouvernement et les différents rapporteurs, qui ont présenté toutes les mesures qui vont dans le bon sens et que nous pouvons saluer. Toutefois, ils omettent d'évoquer les oubliés de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, les oubliés des actes I et II du Ségur de la santé et des accords issus de la mission conduite par Michel Laforcade, les professionnels de ville négligés et les familles de classe moyenne peu soutenues.
En outre, l'application très sévère des règles d'irrecevabilité à de nombreux amendements nous empêchera d'aborder en profondeur toutes les corrections que nous aurions souhaité apporter. Cela étant, il est urgent d'étudier ce PLFSS, car le Gouvernement nous laisse déjà peu de temps pour nous y consacrer – l'examen de ce budget de plus de 500 milliards d'euros, commencé ce jour, doit être terminé à la fin de la semaine.