Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du jeudi 21 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, présenté le 6 octobre en conseil des ministres, est, à bien des égards, un texte technique et sans grande ambition. Il n'apporte pas de solution aux difficultés de l'hôpital public et à la perte d'autonomie à court, moyen et long termes. Ce sont pourtant les deux défis majeurs auxquels fait face la sécurité sociale. Alors que l'épidémie de covid-19 a rudement mis à l'épreuve la résistance du système de sécurité sociale, nous étions en droit d'attendre du Gouvernement un volontarisme plus marqué sur les questions de santé et d'autonomie.

La crise sanitaire à laquelle nous faisons toujours face doit nous interroger. Elle nous oblige. Nous devons nous doter d'un hôpital public plus fort, avec des ratios d'encadrement augmentés, pour une meilleure prise en charge des patients et une meilleure qualité de travail pour les professionnels. Un hôpital public fort, c'est également une politique de zéro fermeture de lits, dorénavant ; c'est un ONDAM de plus de 2,5 points au-dessus du niveau de l'inflation, pour permettre aux hôpitaux de s'équiper ; c'est aussi une plus grande attractivité des métiers, avec des revalorisations salariales allant au-delà du simple rattrapage opéré par le Ségur de la santé.

Les dégâts de la covid-19 dans les EHPAD et parmi les personnes âgées vivant chez elles doivent également interpeller le Gouvernement sur les moyens alloués à la lutte contre la perte d'autonomie et contre la dépendance. Les personnes âgées méritent que l'on améliore leur prise en charge et que le bien-vieillir fasse partie des priorités du Gouvernement. Autant de défis majeurs qui sont absents du PLFSS pour 2022.

Évidemment, tout n'est pas à jeter dans le texte et nous soutiendrons plusieurs mesures défendues par le Gouvernement. Mais nous regrettons qu'il s'agisse d'avancées catégorielles à la portée limitée, qui ne répondent que de manière imparfaite aux maux du système de sécurité sociale.

Ainsi, nous apporterons notre soutien à la gratuité de la contraception jusqu'à 25 ans, bien que nous eussions souhaité l'étendre au-delà.

Nous soutiendrons également la simplification d'accès à la complémentaire santé solidaire pour les allocataires du RSA et du minimum vieillesse. Cependant, le RSA n'étant pas ouvert aux jeunes de 18 à 25 ans, nous demandons l'ouverture de la complémentaire santé à ces derniers. L'attribution du RSA n'est pas automatique pour les personnes éligibles : cela signifie que la complémentaire ne couvrira pas l'ensemble des personnes concernées, ce qui implique un défaut de prise en charge des personnes parmi les plus vulnérables. Vous ne pouvez pas rester muets face à cela.

Concernant le médico-social, nous soutiendrons l'instauration d'un prix plancher égal à 22 euros l'heure, qui s'imposera à l'ensemble des départements en matière de services de soins à domicile. Néanmoins, plusieurs voix se sont exprimées pour demander un tarif plancher de 24 euros.

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