Certes, la covid et la crise sanitaire ont aggravé la situation, mais nos hôpitaux et notre système de santé n'avaient pas attendu ce contexte particulier pour donner l'alerte. Vous avez planté quelques arbres – il faut le reconnaître –, en espérant sans doute qu'ils cacheraient la forêt d'une politique d'austérité qui se poursuit, alors même qu'elle nous a conduits au désastre actuel.
En mars 2020, le Président de la République nous servait son fameux « la santé n'a pas de prix » : force est de constater qu'il n'y a pas de monde d'après, que vous avez continué sur votre lancée en fermant en 2020, au plus fort de la pandémie, 5 700 lits dans les hôpitaux. Au total, le quinquennat se soldera par la suppression de 14 000 lits, soit une contribution raisonnable aux 100 000 fermetures de lits de ces vingt dernières années.
Vous nous promettiez un ONDAM spectaculaire : il est programmé autour de 2,4 % par an, alors que l'évolution annuelle des dépenses de soins se situe naturellement autour de 4 %. Dans la branche autonomie, c'est à peine le quart des besoins minimaux estimés qui fait l'objet d'un financement.
Les quelques mesures annoncées ne peuvent que décevoir, surtout après l'abandon – que nous déplorons – du texte consacré au grand âge.