Monsieur le ministre délégué, j'écoute attentivement votre réponse et si j'entends les arguments relatifs à la technicité de la fiscalité ou à la volonté de stabilité, j'ai un peu peur d'une opposition qui se dessine. D'un côté, il y a les questions relatives à la fiscalité, et je redis que je comprends vos arguments ; de l'autre, il y a les mesures relatives aux questions de santé publique.
La consommation d'alcool de certaines personnes, notamment des mineurs, et dans certains territoires ultramarins, par exemple à La Réunion, pose un réel problème. Les bières présentant des degrés alcooliques très élevés sont souvent bues par les jeunes pour pouvoir parvenir à une alcoolisation importante, à moindre coût et dans un délai très court. J'entends, je le redis, vos arguments techniques, mais alors comment répondre à ces situations ?
Deuxièmement, les cancers liés à l'alcool constituent la deuxième cause de mortalité en France chaque année. Là aussi, comment répondre à ce problème ? En matière de tabac, une très forte volonté politique a conduit à fixer des prix assez dissuasifs, notamment pour les personnes qui souhaitaient commencer à fumer. On constate – c'est très documenté – une baisse de l'entrée dans le tabagisme, notamment chez les jeunes et les mineurs. Peut-être aurons-nous l'occasion de revenir sur la question de la vente d'alcool aux mineurs qui est censée être interdite, mais qui, en réalité, est constatée dans plusieurs territoires et entraîne des alcoolisations et, par voie de conséquence, des accidents.