Monsieur le ministre délégué, vous avez dit : « Nous pensons que le dispositif est efficace. » Mais ce n'est pas ce que montrent les études. Les chiffres que j'ai indiqués signalent au contraire son coût exorbitant, pour des mesures tellement généralisées qu'elles n'atteignent aucun objectif précis.
On pourrait imaginer des dispositifs intelligents pour aider les secteurs qui en ont besoin en fonction de certains objectifs publics, ou pour soutenir une économie qui passe parfois par des moments difficiles. Nous pourrions investir dans l'emploi ou dans l'augmentation des rémunérations. Certains parmi vous disent : « Nous voulons augmenter des salaires, c'est ce que nous demandons au MEDEF. » Eh bien, prenez des dispositions en ce sens ! Ce n'est pas ce que vous faites ; vous formulez une demande dont vous savez qu'elle n'aboutira pas.
Selon nous, les aides, si elles existent, doivent viser des objectifs précis – nous sommes en désaccord sur ce point. Comme Boris Vallaud vient de le dire, un débat est nécessaire sur le partage des richesses, de la valeur créée. Vous avez tranché de manière radicale en maintenant et en installant dans la durée des aides dont le bilan montre l'inefficacité – pour une grande part, elles servent à grossir les dividendes des actionnaires : vous alimentez le système financier.
Cela pose un problème considérable car le système financier détruit l'emploi et l'investissement, et donne finalement le pouvoir à des gens qui prennent les décisions selon des critères très éloignés de l'intérêt général. Il faut s'attaquer à ce problème et conserver des ressources pour la protection sociale, donc éviter de contourner les cotisations, dont nous avons besoin.