Monsieur le ministre délégué, nous ne sommes pas là uniquement pour faire de la comptabilité, mais aussi pour construire et pérenniser notre système de protection sociale. Si l'on peut comprendre et peut-être même adhérer à l'idée d'une solidarité interbranche, on ne peut s'empêcher de se demander si cette solidarité est destinée à ne jouer que de façon temporaire ou si elle répond à une exigence structurelle. Force est de constater que la politique familiale n'est pas aussi efficace qu'on le souhaiterait et que les parents ne se sentent pas aussi soutenus qu'ils devraient l'être, puisqu'il y a un écart significatif entre le taux de désir d'enfant – 2,3 – et le taux de natalité – 1,8 – et qu'on a perdu 100 000 naissances par an depuis 2014. Dès lors, l'excédent de la branche famille ne devrait-il pas servir à rétablir une politique familiale plus ambitieuse ? Ce n'est pas le choix qui est fait, et notre groupe est en désaccord avec vous sur ce point.
Nous devons construire quelque chose ensemble pour assurer la pérennité de notre système de protection sociale. En effet, comme vous le savez, monsieur le ministre délégué, si les générations ne se renouvellent pas, nous aurons à faire face à un véritable problème pour financer les retraites et l'autonomie – en d'autres termes, pour relever le grand défi du vieillissement de la population. Pour nous, c'est en investissant dans la politique familiale que nous serons en mesure de relever ce défi.