« J'ai eu une fin de vie difficile il y a deux ans. La personne est décédée dans mes bras. On s'attache, c'est dur. Heureusement, j'ai eu le groupe de parole ; pour rien au monde je ne le louperais. Même quand on est en vacances, on y va. »
L'une des difficultés des auxiliaires de vie, c'est qu'elles travaillent chacune dans leur couloir et qu'elles n'ont pas de temps commun. C'est d'autant plus le cas depuis que le numérique s'est installé : elles reçoivent leur planning par téléphone et se badgent à l'entrée et à la sortie.
Il me semble nécessaire, pour leur bien-être, pour la qualité de vie au travail dont parle le Gouvernement, de casser l'isolement qui caractérise ce métier dur, physiquement et mentalement, où l'on a non seulement la mort et la maladie en face de soi, mais aussi, parfois, des usagers avec qui cela se passe mal. Les groupes de parole sont une des clés du changement : c'est une thérapie, un temps de partage commun, mais aussi un moyen pour elles de s'organiser collectivement et de peser pour définir le rôle qu'elles jouent dans la société.