Deux salles de consommation à moindre risque sont ouvertes à titre expérimental à Paris et Strasbourg depuis 2016. Ces expérimentations ont fait l'objet d'une mission flash par mes collègues Caroline Janvier et Stéphane Viry, laquelle a démontré l'utilité et l'efficacité de ces structures. L'expérimentation contribue à la fois à la sécurité sanitaire des usagers de drogue, en proposant aux toxicomanes un accès aux soins, et à la tranquillité publique des riverains, en évitant les injections dans l'espace public.
Le rapport de nos collègues précise que ce modèle peut trouver toute sa pertinence, dès lors qu'on s'attache à définir avec soin le lieu d'implantation des salles et que l'on s'assure d'un accompagnement social des usagers. La prolongation de l'expérimentation pour trois années supplémentaires nous donne l'opportunité d'ouvrir de nouvelles salles, tout en améliorant leur organisation et en prenant en compte les recommandations du rapport.
Renommées « haltes soin addiction » (HSA), les nouvelles salles seront adossées directement aux CAARUD, afin de proposer aux usagers de drogue un accompagnement vers un parcours de soins et une prise en charge médico-sociale plus adaptée. Je suis très favorable aux nouvelles modalités introduites par l'article 43 et je défendrai un amendement visant à ce que les ouvertures de nouvelles HSA interviennent avant le 31 janvier 2023, afin que nous disposions d'un recul suffisant pour les évaluer correctement à l'issue de l'expérimentation.
J'appelle par ailleurs l'attention du Gouvernement sur un amendement déclaré irrecevable, qui visait à étendre la faculté d'adosser les HSA à des CSAPA (centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) lorsqu'il n'y a pas de CAARUD sur un territoire. Cette possibilité me paraissait intéressante.