Je ne serais pas cohérent si je proposais de mettre le paquet sur l'action éducative en milieu ouvert sans y adjoindre les moyens, c'est-à-dire des personnes chargées d'appliquer ces mesures. Car le milieu ouvert emploie du personnel pour accompagner les mineurs qui sont sous la responsabilité de la PJJ.
Or bien souvent, en milieu ouvert, le temps des éducateurs de la PJJ est compté, car ils doivent jongler entre plusieurs jeunes et parfois plusieurs services. Les jeunes sont ainsi baladés entre les différentes prises en charge, les différents éducateurs, les différentes structures, sans vraiment de point de repère. C'est un des éléments pointés lors des chantiers de la justice au sujet des mineurs en rupture avec la loi.
Il faut des moyens humains substantiels, pas juste les 250 millions supplémentaires accordés à la PJJ depuis trois ans. C'est très bien, nous les prenons, mais ils restent bien en deçà de ce qui est nécessaire. Nous avons grandement besoin de cette administration, qui doit avoir les moyens de fonctionner ; pour les jeunes, qui sont les adultes de demain et doivent pouvoir s'insérer normalement dans la société, même s'ils ont été en infraction par le passé, et pour le personnel, qui doit sentir l'utilité de son travail et y trouver du sens.