Nous défendons tous une école inclusive mais le manque d'AESH est patent. Certains enfants n'ont parfois que quatre heures d'accompagnement et la coordination du travail des PIAL laisse à désirer. Le nombre d'amendements déposés sur ce sujet est d'ailleurs révélateur.
La crise sanitaire a amplifié les inégalités, en particulier dans le domaine du handicap et d'une façon générale pour les populations défavorisées. Dans ce domaine, je souligne que le privé a pris entièrement sa part sans avoir les moyens de l'enseignement prioritaire et je rappelle que, pour un temps plein, les suppléants des établissements privés sous contrat ont une rémunération inférieure de 800 euros brut à celle des suppléants du secteur public. C'est important à l'échelle d'une carrière. Aussi les augmentations de crédits des actions 01 et 02 du programme 139 sont-elles bienvenues.
L'enseignement technique agricole mérite lui aussi toute notre attention, d'autant plus que ses effectifs sont en hausse. Cet enseignement constitue un enjeu majeur pour le maintien et le développement d'une agriculture raisonnée, respectueuse de l'environnement et de la sécurité alimentaire des consommateurs.
Quant à l'enseignement professionnel, il faut le valoriser en décloisonnant notre système éducatif et en développant l'apprentissage sous statut scolaire. Les conditions d'insertion dans l'emploi, décevantes selon la Cour des comptes, en seront améliorées.
Durant la crise sanitaire, une très grande majorité d'enseignants, de la maternelle à l'université, ont su faire face de manière souvent exemplaire à des situations inédites. Il faut les en remercier tout en posant la question du numérique à l'école. De l'avis général, le numérique est un support pédagogique et non un acteur pédagogique : on ne remplace pas un enseignant par du numérique, ont estimé les syndicats auditionnés lors de la préparation de la discussion budgétaire. Il faut clairement poser la question de la formation dans ce domaine et maintenir au niveau départemental les ateliers du réseau Canopé. La mission d'information sur le cadre juridique et statutaire de l'enseignement hybride et à distance devrait nous éclairer sur ce sujet.
Les directeurs et directrices d'école seront bientôt bénéficiaires d'un emploi de direction sur mesure qui devrait faciliter l'accomplissement de leur mission spécifique. Nous avons voté en faveur de la proposition de loi Rilhac créant la fonction de directrice ou de directeur d'école, tout en nous demandant si nous ne sommes pas restés au milieu du gué. Nous verrons à la fin de l'examen du texte.
Enfin, permettez-moi de m'interroger sur la performance du système éducatif. J'ai examiné minutieusement l'arrêté du 25 janvier 2021 fixant les modalités des certificats d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES). C'est l'occasion d'évoquer l'attractivité du métier d'enseignant, largement prise en considération dans cette mission, mais aussi les connaissances disciplinaires solides indispensables aux maîtres pour asseoir leur autorité. Or on constate, pour les recrutements, que la forme prime souvent le fond. L'autorité naturelle d'un maître se fonde sur une bonne maîtrise disciplinaire, ne l'oublions pas. Restaurer l'autorité des professeurs, renouer avec la transmission des fondamentaux, c'est le combat de l'école de demain.
Rappelant sa réserve quant à la réforme du lycée et aux aléas de Parcoursup, relevant la montée du fondamentalisme religieux et la persistance des violences scolaires, déplorant l'état lamentable de la médecine scolaire et regrettant que l'école n'arrive plus à garantir le même niveau d'enseignement à tous nos enfants, le groupe LR votera contre ce budget – la suite au prochain numéro.