Par respect pour M. le ministre, je vais revenir sur certains points qu'il a évoqués. Dans le département de la Somme, depuis 2017, les collèges comptent 627 élèves supplémentaires, soit l'équivalent d'un à deux collèges en termes de nombre d'élèves. En revanche, 556 heures d'enseignement ont disparu, représentant trente postes, donc un à deux collèges en moins. Pour plus d'élèves, il y a moins d'enseignants. À qui a-t-on pris le plus ? Aux collèges – Étouvie, César Franck, Guy Mareschal – situés en zone REP.
Par quels procédés ? En supprimant des heures de dédoublement et des options : alors qu'ils sont supposés être prioritaires, on a gratté sur les petits moyens qu'on leur donne pour redistribuer l'éducation, comme on redistribue les impôts. La conséquence est le passage de vingt à vingt-cinq élèves par classe à l'école primaire, de vingt-cinq à trente élèves par classe au collège, et de trente à trente-cinq élèves par classe au lycée, avec des endroits où ces chiffres sont dépassés, faute de plafond.
L'inspecteur d'académie a beau m'indiquer que l'on dédouble les classes de CP et de CE1, tel n'est pas le cas partout. Certaines cohortes n'ont pas bénéficié du dédoublement des classes et se retrouvent dans des classes surchargées au collège : pour elles, c'est la double peine !
De plus, le dédoublement des classes de CP et de CE1 ne produit pas l'effet miraculeux qui dispenserait des moyens supplémentaires nécessaires pour réussir au collège ou au lycée. La vérité, au niveau national comme dans la Somme, est qu'on déshabille les collèges et les lycées.