Qui a dit : « Nous donnerons accès à un accompagnant à tous les enfants qui en ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres. Ces accompagnants auront un emploi stable et un salaire décent » ? C'est le Président de la République dans son programme de 2017. On en est très loin.
Là, j'ai la fiche de paye d'Aline, qui habite dans mon coin, la Somme, et qui perçoit 827,12 euros. Comme 96 % des AESH, elle se dit qu'elle ne peut pas en vivre dignement. Pour l'instant, la revalorisation proposée pour elle est de 11 euros, et elle va, pour ses collègues, de 5 à 41 euros. Ce n'est pas avec cela qu'il y aura quelque chose à mettre au pied du sapin de Noël. Elle est passée par un contrat unique d'insertion pendant deux ans, puis elle a eu un CDD. Au total, cela fait quatre ans qu'elle est là, mais elle est toujours en contrat précaire, comme 83 % de ses collègues qui n'ont pas le droit pour l'instant à un CDI.
Mais le pire, monsieur le ministre, c'est ce que vous faites maintenant avec la mutualisation. C'est un joli mot, ça paraît sympa, c'est beau pour de la com, mais en vérité, pour elle, qu'est-ce que c'est ? Eh bien, avant, elle s'occupait d'un ou de deux enfants, et maintenant elle s'occupe de quatre enfants en même temps. Elle remplace ses collègues, elle va un peu en ULIS, c'est-à-dire qu'elle fait du saute-mouton d'un élève à l'autre, d'une classe à l'autre, d'un établissement à l'autre. Et ça casse ! Certes, elle n'avait pas un bon salaire, mais au moins elle voyait un sens à son travail. On ne peut pas faire une école inclusive low cost, low cost pour les accompagnantes et low cost pour les élèves ; on ne peut pas faire de la politique du chiffre et du bouche-trous – et c'est pourtant ce qui se cache derrière ce que vous appelez la mutualisation !