Répéter, c'est enseigner. Nous allons le faire, nous aussi, sur la question des AESH.
Dans le cadre de la commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés, dont j'étais rapporteur, j'avais essayé de dresser un portrait-robot des AESH. Plus de 95 % étaient des femmes ; 80 % étaient au moins titulaire d'un baccalauréat ; à l'époque, 70 % avaient une quotité inférieure à 60 % du temps plein ; le nombre moyen d'élèves accompagnés était de quatre – les PIAL ont aggravé cette situation ; le nombre d'heures invisibles travaillées et non rémunérées était estimé par les collectifs que nous avions auditionnés à 8,10 heures chaque mois. Enfin, le salaire mensuel moyen était, au regard des quotités horaires exercées, inférieur à 752 euros par mois.
La question est de savoir si le sort de ces AESH s'est amélioré ; la réponse est non. La question est de savoir si nous avons réduit la précarité de ces métiers du lien essentiel ; la réponse est non : 17 % seulement sont passées en CDI, et encore ce sont des CDI à temps partiel.
Monsieur le ministre, je fais partie de ceux qui ont souligné les efforts du Gouvernement pour créer des unités d'enseignement en élémentaire autisme (UEEA), des ULIS et des unités d'enseignement en maternelle (UEM). Ces actions, nous les avons soutenues dans nos territoires. Je veux que vous preniez conscience que le sort réservé aux AESH, le sentiment d'absence de reconnaissance qu'elles ressentent, c'est le point noir de l'école inclusive. Nous souhaitons, avec ces amendements, d'abord leur rendre service, mais aussi vous rendre service et vous permettre de corriger votre copie. Ces métiers se sont révélés essentiels dans la période de crise que nous venons de traverser. Alors que l'inclusion a fait un bond en arrière en raison du confinement – c'était compliqué, pour les mômes en situation de handicap –, ces métiers du lien doivent être mieux reconnus, doivent sortir de la précarité, et ces personnels doivent être mieux formés, les efforts de formation n'ayant pas été au rendez-vous.