Cette mutualisation, c'est pour faire de la politique du chiffre. Vous pouvez dire ainsi qu'il y a davantage d'élèves qui sont couverts par des accompagnants, ce qui est exact. Mais comment le sont-ils ? À moindre coût. C'est l'école inclusive low cost dont les parents eux-mêmes se plaignent. Valérie : « En deux ans d'école maternelle, mon fils a vu quinze accompagnants d'enfants en situation de handicap. Avec la mutualisation, elles changent tout le temps. Cette absence de stabilité, ça le détruit. » La présidente de SOS Autisme, Olivia Cattan : « Les ministres ont mutualisé des AESH qui passent leur temps à démissionner. Dans leur journée, elles suivent quatre, cinq, six gamins, avec des handicaps différents, dans plusieurs écoles. Elles passent leur temps à courir. Les enfants ne font aucun progrès, les parents ne sont pas contents, les profs non plus. À un moment, elles craquent. » Votre mutualisation est une catastrophe.
Si vous voulez une véritable école inclusive, il faut bien davantage d'accompagnantes pour que tous les enfants puissent accéder à l'école dans de bonnes conditions. Diviser le temps de travail de ces AESH leur fait perdre ce qui leur restait, c'est-à-dire le sens puissant de bien faire son travail, d'accompagner les enfants dans leur scolarité, de les faire progresser. Et ça, vous êtes en train de le casser. Les horaires étaient déjà difficiles, les salaires n'étaient pas bons et maintenant c'est le sens du métier qui est en train d'être brisé. C'est dans l'âme que ça se brise.