Ce que vient de dire Sébastien Jumel relève de l'évidence : au niveau des MDPH, on est passé de notifications individualisées à des notifications mutualisées. C'est pourquoi, monsieur le ministre, je parlais d'école inclusive low cost, où le nombre d'heures se trouve divisé par le nombre d'élèves. Je tiens à votre disposition un certain nombre de courriels que, bien entendu, j'anonymiserai avant de les transmettre à vos services, car ils émanent de personnels de l'éducation nationale, lesquels ne souhaitent pas forcément que leur nom parvienne à leur ministre. En contrepartie, acceptez donc mon invitation : venez à la rencontre des AESH, des parents et des enseignants ! Vous vous enfermez dans le déni de la réalité !
Mardi dernier, des AESH ont manifesté dans toute la France : à Paris, où jamais leur nombre n'avait été si important, à Amiens, à Grenoble, à Lyon, en Bretagne, partout. La presse régionale se fait l'écho de leur mal-être et de leur ras-le-bol. Ma tonalité, comme vous l'appelez, n'est pas la mienne, mais celle de ces personnes qui continuent d'accompagner les enfants alors qu'elles vivent sous le seuil de pauvreté. En effet, quoi que vous en disiez, monsieur le ministre, elles perçoivent une rémunération inférieure au SMIC – certes pas au SMIC horaire, mais au SMIC mensuel : en d'autres termes, elles touchent moins de 1 200 euros par mois. Vous auriez bien du mal à vivre avec ça ; moi aussi, d'ailleurs ! Pourtant, c'est ce qu'elles reçoivent pour un travail essentiel. C'est cela, l'école inclusive low cost !
Quand, en plus, ce travail perd son sens parce que les AESH sont baladés d'un enfant à un autre, il importe que les choses changent et qu'elles changent très vite !