Je me demande si les collègues qui s'y sont opposés ont une idée de ce qu'est un établissement en REP et mesurent les difficultés que cela recouvre.
À un moment donné, il faut parler de choses concrètes. Je suis élue de la Seine-Saint-Denis : cette semaine encore, comme les semaines précédentes, il a fallu rencontrer le rectorat après qu'un jeune a été violemment agressé aux abords de son établissement scolaire, le lycée Blaise Cendrars. Il n'y avait pas suffisamment de surveillants. Les parents et les enseignants se sont mobilisés pour dénoncer l'insuffisance des moyens consacrés à la surveillance de cet établissement de 1 200 élèves – actuellement, ce sont sept emplois. Mais qu'a proposé le rectorat ? D'affecter les AED chargés de la pédagogie aux missions de surveillance – c'est-à-dire de déshabiller Paul pour habiller Jacques.
Tout cela parce qu'il n'y a pas suffisamment d'AED à mobiliser dans ces situations qui se répètent. À Sevran, un jeune a sonné tout seul à la porte de l'établissement, ensanglanté ; il s'est vu prescrire de nombreux jours d'ITT (incapacité totale de travail), après avoir failli perdre un œil. La semaine suivante, c'est au collège des Mousseaux à Villepinte que des parents se sont mobilisés, après qu'un jeune a été passé à tabac. Même réponse du rectorat : nous ne disposons pas de moyens pour les AED.
Pardonnez-moi mais il faut non seulement leur accorder cette prime mais, surtout, il faut aider concrètement la communauté éducative dans des situations telles que celles que je viens d'évoquer en Seine-Saint-Denis, tant ce département manque cruellement de moyens humains – je parle en connaissance de cause. Je vous implore d'entendre cette requête.