Monsieur le ministre, vous affirmez que la langue française « est un trésor précieux que nous avons vocation à faire partager à tous nos élèves ». Je suis entièrement d'accord avec vous. Du reste, l'enseignement de la langue française aux élèves allophones nouvellement arrivés s'inscrit au cœur de la stratégie d'intégration au sein de notre République.
L'accueil des élèves allophones est assuré au sein des établissements par des structures spécifiques dites unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A). Au cours de la première année de prise en charge pédagogique par l'UPE2A, un enseignement intensif du français d'une durée hebdomadaire de 9 heures minimum dans le premier degré et de 12 heures minimum dans le second degré est organisé, avec des temps de fréquentation de la classe ordinaire où l'élève est inscrit. Cet enseignement est plébiscité. Il constitue une solution.
Cependant, la mission relative aux freins à l'accès à l'éducation des enfants de France que le Premier ministre et vous-même, monsieur le ministre, m'avez confiée a mis en lumière la nécessité d'accentuer la durée hebdomadaire d'enseignement du français au sein des dispositifs UPE2A, au-delà des efforts consentis par l'État en la matière depuis une décennie. En effet, selon les témoignages d'enseignants et de médiateurs scolaires, un certain nombre d'élèves allophones ne maîtrisent pas suffisamment la langue française malgré leur passage en UPE2A et finissent pour cette raison par décrocher de leur nouvel établissement d'accueil.