« Animateur », c'est un mot que j'aime beaucoup. En effet, ce mot vient de animus, il touche à l'âme ; cela pose la question de la manière dont on éveille cette âme, de la manière dont on la stimule, notamment chez les enfants ou chez les adolescents.
L'école peut y participer mais, parfois, elle produit aussi chez les enfants un sentiment de découragement. Il est nécessaire qu'il y ait d'autres lieux à côté de l'école, où ils se sentent valorisés. Est-ce que cela passera par le théâtre, par la musique, par des activités manuelles ou par du handball ? On ne sait pas d'avance, mais il y a des déclics à produire dans l'enfance. Il me semble que c'est l'un des rôles des animateurs : essayer de produire des déclics chez les enfants.
Aujourd'hui, les animateurs et les animatrices – ce sont le plus souvent des animatrices – survivent avec en moyenne 580 euros par mois, avec des temps partiels subis. Le temps pendant lequel ils préparent leurs activités n'est pas pris en compte. Quand il s'agit de construire un vaisseau spatial en bois, quels outils prendra-t-on ? Il faut du temps pour les choisir et les mettre dans le fourgon. Aucun temps de réunion pour le travail d'équipe n'est reconnu.
Comme nous l'avons dit à propos des accompagnants des élèves en situation de handicap, ils ont un sentiment que leur travail perd son sens quand on leur confie de plus en plus d'enfants en même temps : chez les moins de 6 ans, le nombre maximal d'enfants par groupe est passé de dix à quatorze ; chez les plus de 6 ans, on est passé de quatorze à dix-huit. Comment fait-on des activités, comment monte-t-on une comédie musicale, comment apprend-on à des enfants à utiliser une scie quand on doit s'occuper de 18 enfants ?
Avec cette série d'amendements, je vous interpelle, monsieur le ministre, pour solliciter la reconnaissance du métier d'animateur et d'animatrice. Selon une récente enquête, 82 % des structures employeuses déclarent rencontrer des difficultés de recrutement. Comment résoudre ces difficultés ? C'est évident : en améliorant le salaire, en améliorant les horaires et en améliorant les conditions de travail pour que leur métier conserve son sens.