Avec le budget de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" , c'est de performance dont il s'agit, mais également de lien social et de solidarité. La crise sanitaire a mis notre modèle à rude épreuve. Vingt mois après le début de l'épidémie, nous en constatons les dégâts sur nos associations, sur nos clubs sportifs, sur nos territoires, sur notre jeunesse. Il convient de retisser ce lien social si précieux. Alors que nous célébrons, cette année, les cent vingt ans de la loi de 1901, il faut rappeler à quel point les associations sont des acteurs essentiels de notre société, qui contribuent au dynamisme de nos territoires, qui participent à améliorer l'accès à la culture et au sport pour tous, à promouvoir l'identité des territoires.
Les associations sont en difficulté. Il est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles, et la crise a accentué ce phénomène. Pour soutenir le modèle associatif, il nous faut un nouveau souffle ; nous avons besoin de mieux valoriser l'expérience associative, nous avons besoin de proximité. Or les crédits supplémentaires en ce domaine sont principalement tournés vers le SNU. Nous constatons également des disparités dans les déclinaisons régionales et départementales du Fonds pour le développement de la vie associative. Les parlementaires pourront y siéger à partir de l'an prochain, même si cette organisation n'a pas la souplesse du mécanisme de la réserve parlementaire, qu'elle a remplacé.
Parmi les associations déstabilisées par la crise, il y a les clubs sportifs. La restriction des pratiques, l'annulation des événements et le passe sanitaire ont entraîné une baisse de 30 % des licenciés et une chute de leurs ressources. Dans un tel contexte, notre groupe avait appelé à la mise en place d'un pass'sport. Nous saluons l'effort du Gouvernement en ce sens, mais le dispositif est lourd et il risque d'être nettement moins utilisé que prévu en raison de sa complexité et de sa redondance avec des dispositifs locaux similaires. Nous avons entendu votre engagement, madame la ministre déléguée, de maintenir en faveur du sport les crédits non consommés, mais nous n'en voyons pas la traduction dans ce PLF. Nous avons déposé un amendement en ce sens. Je sais votre écoute à l'égard des parlementaires, y compris ceux de l'opposition ; je ne doute pas que nos inquiétudes retiendront votre attention et trouveront une solution.
Nous prenons acte de la ligne de 6,7 millions d'euros dans le budget de l'ANS, elle-même financée par un redéploiement des crédits dans le périmètre de l'agence, tout comme nous prenons acte de la diminution des effectifs de l'INSEP, l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance. Je crois que le Gouvernement nous proposera des amendements pour corriger ce défaut. Notre groupe réitère ses inquiétudes dans un contexte marqué par la faiblesse des revenus liés aux droits télévisuels : nous continuons d'insister sur le sous-calibrage de la taxe Buffet affectée à l'ANS, dont le rendement sera de 45 millions en 2022 et non de 74 millions comme attendu. À moins de trois ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, cette inquiétude est légitime.
Enfin, il y a la jeunesse. L'essentiel des crédits en direction de la jeunesse concerne le SNU, lequel ne semble pas remplir son objectif de diversité sociale et culturelle. Les premières évaluations montrent qu'il peine à toucher les jeunes issus de milieux modestes. Plus largement, il nous paraît indispensable de repenser les très nombreux dispositifs en faveur de la jeunesse plutôt que d'empiler des outils coûteux mais peu connus et de multiplier les annonces, souvent contradictoires, quant à un éventuel revenu d'engagement pour les jeunes.
Si nous reconnaissons un budget en hausse, nous constatons qu'il peine à corriger les retards accumulés. Nous attendons un réel élan pour la jeunesse, la vie associative et le monde sportif.
Enfin, je veux vous remercier, madame la ministre déléguée chargée des sports, pour votre participation active : sans vous, la proposition de loi visant au gel des matchs de football le 5 mai n'aurait jamais été adoptée.