Contre cela, nous défendons un modèle sportif pour toutes et tous. Le Président a dit vouloir concentrer les moyens sur quelques athlètes et quelques sports avec un haut potentiel de médailles. Il exclut de fait la grande majorité des sportifs et sportives français de haut niveau qui, rappelons-le, ne gagnent même pas le SMIC. Nous défendons un modèle sportif et une vision du sport unitaires qui établissent un lien fort entre sport professionnel, sport amateur, haut niveau et clubs locaux. Nous appelons depuis de nombreuses années à la création d'un ministère des sports de plein exercice, car le sport est un service public à part entière ; mais cette pratique a un coût, et le budget n'est pas au rendez-vous.
Le budget prévu pour les sports en 2022 affiche certes une hausse de 27 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2021, mais cette hausse s'inscrit dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. À périmètre constant, la hausse du budget du sport n'est pas de 27 %, mais de 6 %, et cette augmentation ne rattrape pas les coupes budgétaires réalisées en début de quinquennat.
Les villes des circonscriptions populaires, qui financent principalement le sport, sont étranglées par les coupes budgétaires. Il faut les aider à soutenir les clubs et à développer la pratique sportive. Les champions de demain sont dans les clubs de nos villes, qui ont besoin d'investissements importants pour développer l'accès de toutes et tous au sport et soutenir le sport de haut niveau.
En ce sens, le pass'sport prévu pour les 5,4 millions d'enfants dont le foyer est éligible à l'allocation de rentrée scolaire ou à l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé est une mesure positive. Après un rapide calcul, nous constatons toutefois qu'il faudrait 270 millions d'euros pour que tous les enfants éligibles puissent en bénéficier. Soit le Gouvernement table sur un non-recours extrêmement important à cette aide, soit l'État manquera d'argent pour la financer. Dans les deux cas, ce n'est pas satisfaisant.
Le service national universel poursuit son développement en vue de sa généralisation ; en 2022, au moins 50 000 jeunes volontaires seront accueillis, pour un budget de 110 millions d'euros. Nous sommes opposés au SNU depuis sa création. Selon nous, ce dispositif n'est pas adapté aux besoins de la jeunesse et il donne une dimension trop militaire à l'engagement citoyen. Pour résumer, à l'uniforme, nous préférons l'éducation populaire.