Enfin, dans ce budget, le service civique capte près de 70 % des crédits du programme Jeunesse et vie associative. Ce dispositif peut être attrayant pour des jeunes en réflexion sur leur avenir, mais nous alertons une nouvelle fois sur son dévoiement, bien trop important. Alors qu'il devait permettre l'insertion de jeunes sans diplôme ou sans formation, il sert de plus en plus souvent de cache-sexe pour masquer les dégâts de la procédure Parcoursup. D'après les annonces officielles, seulement 239 bacheliers se retrouveraient cette année sans affectation à l'issue de celle-ci. C'est une sombre blague, car la plupart de ceux qui n'ont pas reçu d'affectation se sont dirigés vers le service civique !
Le service civique sert également à masquer le chômage, considérable chez les jeunes. Ainsi, nous devons poser la question des moyens de contrôle de l'Agence nationale du service civique pour lutter contre les emplois déguisés en service civique et réfléchir à un véritable encadrement de ce dispositif, comme cela a été le cas pour l'encadrement des stagiaires. Le chemin n'est pas terminé, dans un cas comme dans l'autre.
Je finirai mon intervention sur un mot de soutien aux professeurs d'EPS – éducation physique et sportive – qui se mobilisent contre la suppression de postes. Ils et elles font vivre le sport scolaire, qui permet aux publics les plus éloignés du sport de pratiquer une activité sportive régulière, mais aussi d'inscrire le sport dans un parcours pédagogique. Leur rôle est majeur pour soutenir la jeunesse qui vit une crise importante, en raison à la fois de la sédentarité et des inégalités d'accès que le covid a accentuées.
Pour toutes ces raisons et les fortes réticences qu'elles suscitent, nous voterons contre les crédits de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" .