Intervention de Roxana Maracineanu

Séance en hémicycle du lundi 25 octobre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Sport jeunesse et vie associative

Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des sports :

En tant qu'ancienne sportive de haut niveau et responsable associative, je pense moi aussi qu'on n'en fait jamais assez pour le sport et que le budget pourrait être doté d'encore plus de millions. Néanmoins, il est à la hauteur d'une véritable politique publique du sport, que vous semblez aujourd'hui – comme les années précédentes – vouloir minimiser à tout prix. Nous avons d'ailleurs contribué ensemble à assumer et à renforcer cette politique publique du sport : avec la loi du 1er août 2019, votée à une large majorité, relative à la création de l'Agence nationale du sport, qui permet au ministère de se consacrer pleinement à ses missions régaliennes ; avec une proposition de loi adoptée en mars dernier par votre assemblée à l'initiative de la majorité, qui donne des orientations assumées, plus démocratiques, au mouvement sportif ; avec une troisième loi adoptée cet été qui, en consacrant les principes républicains, permet au sport de relayer la promesse d'une République unie dans sa diversité et de s'engager pour la protection de l'intégrité des pratiquants et contre les dérives communautaires grâce à des contrats de délégation renforcés. Pour tout cela, j'aimerais vous dire tout simplement merci.

Ce budget inédit garantit la poursuite d'actions nouvelles lancées pendant la législature. Il traduit notre conviction que l'accès au sport doit être un droit pour toutes et tous, sur tous les territoires, avec le renforcement des projets sportifs fédéraux et des projets sportifs territoriaux. Il illustre notre préoccupation pour le pouvoir d'achat des Français, avec la mesure pass'sport. Il reflète l'engagement du ministère des sports en faveur de sujets qui concernent les Français dans leur vie de tous les jours : l'éducation des enfants, grâce à une collaboration inédite de tous les instants avec le ministère de l'éducation nationale et celui de la jeunesse ; une meilleure reconnaissance des acteurs de l'éducation par le sport ; l'accès à plus d'équipements sportifs, spécifiquement sur les territoires carencés ; l'accès à des métiers du sport plus reconnus et valorisés, vers lesquels plus de jeunes seront orientés. Ce budget contribue aussi à l'épanouissement des personnes en situation de handicap, à l'amélioration de la santé de nos concitoyens par la pratique d'activités physiques adaptées et à celle de leurs parents, pour qui ils espèrent une vie la plus longue possible dans la plus grande autonomie envisageable.

C'est là l'héritage prioritaire de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques en France en 2024. Je ne peux donc entendre que le budget que vous allez voter est en hausse à cause des Jeux : il est en hausse grâce aux Jeux et grâce à l'héritage que je souhaite – et que le Gouvernement exige – que ces Jeux incarnent.

La crise sanitaire, qui a bouleversé nos vies et toutes nos activités, n'est pas encore derrière nous. Aussi devons-nous tous maintenir notre vigilance. Je voulais dire à nouveau combien je mesure les dommages, les doutes et les angoisses qui ont étreint tous les maillons de la chaîne du sport au cours de ces derniers mois.

Les orateurs qui se sont exprimés ont mis en valeur les 7 milliards d'aide à tous les types de pratiques sportives, qu'il s'agisse de sport amateur, de sport professionnel ou de pratiques en structures dites commerciales. Personne ne peut revenir dessus et dire que cela n'a pas existé : cela a existé, nous avons été là à tous les instants. C'était indispensable pour un secteur en plein essor et dont la crise a renforcé l'importance. Voyez ce budget comme le reflet d'une véritable prise de conscience générale : le sport est essentiel dans nos vies. Il est désormais considéré comme une solution pour toutes ces politiques publiques, à un niveau local comme national. Et là où ce n'est pas encore le cas, nous devons envoyer ce message. Nous avons encore trois ans pour changer la place du sport dans notre société et c'est ensemble que nous y arriverons.

Le sport, c'est aussi un catalyseur unique d'émotions ; c'est également la résilience, celle de la société tout entière. Je veux avoir un mot particulier pour les agents du ministère des sports, de la direction des sports, des services déconcentrés, de l'Agence nationale du sport et de nos établissements. J'aimerais aussi remercier les fédérations, les dirigeants bénévoles des clubs, leurs salariés, les coachs et les athlètes, pour avoir tenu bon pendant la crise : merci d'avoir été présents pendant les mois de fermeture forcée des associations ; merci d'avoir été présents à Tokyo et dans les grands événements sportifs organisés en France et ailleurs dans le monde ; merci également d'avoir été présents à la rentrée sportive de nos enfants en septembre. Grâce au passe sanitaire, la reprise sécurisée a été possible.

Ce budget s'intéresse aussi à l'avenir. L'avenir, c'est la demande de sport, avec le pass'sport. L'avenir, c'est aussi la nécessité de nous pencher sur les facteurs limitants de l'offre sportive, comme le fait le plan équipements sportifs, sur lequel vous allez voter un amendement. L'avenir, ce sont enfin les Jeux en France, une occasion de mettre en valeur notre modèle qui encourage le sport pour tous et nourrit notre vivier de champions – j'en suis évidemment consciente, puisque je suis la première concernée. Ce modèle est incarné par les CTS, dont les effectifs seront stabilisés en 2022. C'est celui d'un sport éthique et intègre, que nous entendons faire valoir pendant la présidence française du Conseil de l'Union européenne, pendant les Jeux olympiques et dès cette année, puisqu'il est au cœur de la nouvelle campagne de délégation entre l'État et les fédérations sportives, afin de nous inscrire collectivement dans une démarche de progrès vers un sport encore plus responsable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.