Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du lundi 25 octobre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Sport jeunesse et vie associative

Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement :

Le programme Jeunesse et vie associative dont j'ai la responsabilité ne regroupe qu'une partie des crédits alloués à la jeunesse dans toute sa diversité, à tous ses moments de transition, mais aussi au tissu associatif. La politique publique pour la jeunesse est fondamentalement partenariale : elle s'appuie sur plusieurs ministères et plusieurs budgets ; elle est construite en lien avec les services déconcentrés, les associations, les collectivités territoriales, et en collaboration complète avec le monde associatif.

Agir pour la jeunesse, c'est prendre en considération son extrême diversité selon les lieux de vie, les difficultés rencontrées, les moments partagés en famille, ce qui nous amène à apporter une multiplicité de réponses. Les crédits alloués à la jeunesse, à l'engagement, à l'éducation populaire et à la vie associative représentent plus de 772 millions d'euros en 2022. Je souhaitais rappeler ce chiffre et son augmentation, comme l'a fait Maud Petit. Ils portent sur deux grands axes, que je souhaite détailler tout en respectant le temps qui m'est imparti. Tout d'abord, ils correspondent à une forte mobilisation pour la jeunesse – pour la guider vers l'autonomie, mais aussi pour lutter contre le non-recours aux droits sociaux et à l'information. Ils accompagnent aussi, sous différentes formes, la reprise et le développement de la vie associative qui ont été salués par l'ensemble des orateurs qui se sont exprimés. Le programme Jeunesse et vie associative ne recouvre qu'une fraction partielle de l'effort de la nation : aujourd'hui, l'État impulse, accompagne les innovations, développe et s'appuie sur l'ensemble des forces vives.

Je vais insister sur trois mesures emblématiques : le service national universel, le développement du service civique et le soutien au mentorat. Ces trois mesures ont un sens, parce qu'elles sont liées : elles accompagnent un parcours de citoyenneté du jeune. Pourquoi amplifier le service national universel ? Parce qu'il s'adresse à des jeunes filles et des jeunes garçons de 15 à 17 ans et qu'il vise avant tout à accroître le sentiment d'appartenance à la nation, le sentiment d'unité nécessaire pour vivre des valeurs communes et pour transmettre le goût de l'engagement. Comme l'a rappelé le rapporteur spécial, le service national universel est construit avec l'éducation populaire : un tiers de ses encadrants en sont issus. Ils n'opposent pas, madame Faucillon, uniforme et éducation populaire ; ils participent à l'écriture du service national universel. Certes, c'est encore une expérimentation et il évolue, c'est une certitude, mais je n'opposerai jamais éducation populaire et uniforme. Les jeunes sapeurs-pompiers – je pense à certains cadets – vivent une autre forme d'engagement, sans hiérarchie dans nulle cause.

Le service national universel encourage ce sentiment et ce goût de l'engagement. Il a été salué par M. Castellani, qui a dit à quel point il y a, sur chaque territoire, des histoires et des héritages partagés par nos jeunesses. C'est pour accompagner chacune d'entre elles qu'a été développé le service national universel, avant sa généralisation. Cette année, plus de 50 000 jeunes volontaires seront accueillis, avec un accompagnement humain renforcé sur chaque territoire puisque plus de quatre-vingts chefs de centre SNU ont été recrutés.

Nous allons poursuivre le renforcement du service civique, qui a été plébiscité par les jeunes. Comme l'a rappelé M. Bournazel, le service civique permet à chaque jeune de vivre un temps d'engagement. Il permet également de la mixité et bénéficiera d'un renforcement budgétaire à hauteur de 498 millions. Le service civique accompagne le plan mentorat. Il s'agit en effet d'un parcours : les jeunes ont besoin de ces temps de rencontre. Le plan « 1 jeune, 1 solution », monsieur Minot, a été construit avec les associations et avec le collectif mentorat au long de concertations et dans le cadre d'un portage par plusieurs associations. 27 millions sont consacrés à la lutte contre l'autocensure, les inégalités et les discriminations, en complémentarité avec les services de l'État. L'éducation populaire permet, parallèlement à l'éducation nationale, de développer l'autonomie et la citoyenneté et fournit un accompagnement, à hauteur de 17 millions, aux associations, aux têtes de réseau et aux coordinations nationales.

Vous l'avez tous dit, les associations sont le véritable poumon de nos territoires. Elles sont diverses et la priorité des priorités était d'accompagner les plus petites d'entre elles. C'est pour cela que les moyens du Fonds pour le développement de la vie associative atteignent 50 millions. Il a été renforcé par des amendements adoptés par le Parlement permettant de flécher les comptes inactifs, mais aussi d'apporter un soutien absolument essentiel aux bénévoles, grâce à la formation bien sûr – 14,4 millions pour le compte engagement citoyen. Le FDVA 1 « Formation des bénévoles » s'élève à plus de 8 millions et renforce encore la formation.

Le plus important, monsieur Pancher, c'est de simplifier la vie des associations pour que les bénévoles puissent se consacrer au cœur de leur activité. Notre objectif est le déploiement de la stratégie « Dites-le nous une fois », pour que les associations n'aient pas à fournir les mêmes informations à plusieurs reprises. Il appartient aux services de l'État de leur faciliter la vie administrative, avec notamment les dispositifs « le compte asso » ou Data subventions. Ce dernier a vocation à simplifier l'accès aux subventions et à faciliter la relation avec les administrations, afin que les associations puissent se concentrer sur leur activité principale : la création de lien social, et rien d'autre.

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