Pour mettre les faits et les chiffres en perspective, je souligne d'abord que la mixité sociale est l'objectif même du SNU. Il est plus difficile d'aller chercher des enfants très éloignés ou très défavorisés, mais c'est difficile surtout quand manque la volonté d'y arriver.
Notre objectif est d'aller chercher des jeunes qui ne sont pas spontanément volontaires pour participer à un service universel comme celui que nous proposons. Nous travaillons avec les associations des missions locales, avec les foyers, avec des associations de soutien à l'enfance. Parmi les jeunes qui ont participé au volontariat, 40 % viennent des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou des zones de revitalisation rurale (ZRR), les seconds étant plus nombreux ; 8 % des jeunes vivent en QPV, mais ils sont seulement 5 % au SNU : notre objectif est d'atteindre les jeunes les plus divers, pour donner à chacun toutes ses chances. Une des richesses du dispositif vient de la plus forte proportion de filles que de garçons – elles sont 56 %. Donner le goût de l'engagement, augmenter le champ des possibles, casser les plafonds de verre : tel est le projet du SNU.
Concernant le service civique, 20 % des 132 000 jeunes qui l'ont effectué l'an dernier étaient sans qualification, en situation de décrochage, scolaire ou social ; 26 % étaient inactifs. C'est dire à quel point le dispositif offre une nouvelle chance d'insertion sociale, puis professionnelle, puisqu'il remet le pied à l'étrier. En outre, 39 % des participants étaient demandeurs d'emploi. Or, dans les six mois qui suivent le service civique, 35 % d'entre eux trouvent un emploi, parce qu'ils reprennent confiance et éprouvent de la fierté : on lève certaines barrières qui freinent leur élan. Enfin, l'objectif de mixité sociale contribue à encourager l'engagement : 32 % des jeunes exerçaient une mission bénévole avant leur mission ; après celle-ci, 58 % souhaitent poursuivre un engagement long dans une association.