… et instauré un nouveau mode de relation, qui passe par le contrat. C'était difficile et innovant, mais nécessaire.
Je me réjouis également de la « sincérisation » de notre budget. Lorsque le Premier ministre m'a confié, sous l'autorité du Président de la République, la responsabilité des comptes de la nation, j'ai eu à annoncer ici non seulement des mesures difficiles et parfois impopulaires, mais aussi une « sincérisation » des comptes, dont chacun, dans l'opposition comme dans la majorité, au Sénat comme à l'Assemblée nationale, à la Cour des comptes comme à la Commission européenne, souligne l'intérêt, tant pour le budget 2017 – nous avons dû combler l'écart de 8 milliards entre les décrets d'avance et les projets de loi de finances rectificative – que pour celui de l'année prochaine. Si nous ne devions retenir qu'une seule chose, ce serait celle-ci : ce n'est que par de bonnes finances que nous faisons de la bonne politique.
Enfin, pour conclure ces nombreuses discussions, je tiens à souligner quelques chiffres, qui ont marqué les débats budgétaires. L'Assemblée nationale s'apprête à voter une baisse des impôts l'année prochaine : les prélèvements obligatoires passeront de 44,7 % à 44,3 %. C'est une baisse significative, qui représente plus de la moitié de la promesse de diminution de la fiscalité en cinq ans faite par le Président de la République pendant la campagne électorale. Les dépenses publiques baissent également en volume, ce qui est assez rare pour être souligné : elles passent de 54,7 % à 54 % du PIB, soit une diminution de 0,7 point des dépenses publiques.
Certes, les esprits chagrins, qui pensent qu'on n'en fait pas assez, diront que nous ne parvenons pas à l'objectif de 0 % d'évolution de la dépense publique évoqué par le Premier ministre ici même, car nous savons tous que cela est très difficile, et nous ferons mieux l'année prochaine, notamment avec l'aide du rapporteur général et des rapporteurs spéciaux. Mais, dès lors que la dépense publique, toutes administrations confondues, avait augmenté de 1,3 % par an en moyenne pendant les dix dernières années, je suis fier de présenter un budget prévoyant une augmentation des dépenses publiques qui se limite à 0,6 %. C'est encore un peu trop, mais vous remarquerez que l'effort est extrêmement important, et on le doit au travail de chacun d'entre vous.
En outre, le déficit baisse significativement. Quand je suis arrivé aux responsabilités à Bercy, il s'établissait à 3,4 %. Je suis heureux de constater que, après ces efforts de sincérité et d'économie, il s'élèvera, en 2017, à 2,9 %, soit une diminution de 0,5 point. L'année prochaine, malgré les difficultés que nous avons connues – notamment la taxe de 3 % sur les distributions de dividendes ou l'insincérité des comptes d'Areva – , il s'établira à 2,8 %. Nous espérons tous sortir de la procédure pour déficit excessif.
Mesdames, messieurs les députés, cette lecture définitive ne nous empêchera pas de nous revoir très bientôt. Nous attendons avec confiance la décision du Conseil constitutionnel, qui sera rendue dans quelques jours, et sommes heureux d'avoir posé l'acte I de la transformation des moyens de l'action publique. Je suis très heureux et très fier de vous avoir présenté, en lecture définitive, le budget de la nation.