Intervention de Lamia El Aaraje

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le harcèlement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLamia El Aaraje :

Quatorze ans, c'est l'âge de l'adolescence, des premières amours, des premiers pas dans la vie de cet autre que soi, pas encore adulte, pas encore assez grand, mais d'ores et déjà plus assez petit, plus assez enfant. C'est aussi l'âge des premières interrogations sur la vie : qui suis-je ? que suis-je ? dois-je réellement être cela ? dois-je réellement faire comme ça ? Quatorze ans, c'est l'âge où tout commence et sûrement pas celui où tout s'arrête. Vous l'aurez compris, mes chers collègues, je voudrais que nous nous attardions sur le drame de la jeune Dinah. Mes premières pensées vont à sa famille, à ses parents à ses frères à ses amis, à ses proches, à tous ceux pour qui elle ne sera plus là.

En tant que femme, en tant que maman, en tant que citoyenne, en tant que députée, je ne peux me résoudre à ce que le harcèlement tue, car oui, Dinah a été tuée par le harcèlement dont elle a été victime. Dinah a été tuée par le harcèlement dans lequel on l'a laissée s'enfermer.

Je porte un héritage politique qui croit en la jeunesse, qui croit qu'on ne peut imputer à un enfant la pleine responsabilité de certains actes, la pleine responsabilité d'un suicide, qui croit que notre responsabilité d'adultes est de les protéger et de veiller à ce que les institutions protègent nos enfants. C'est ça la République pour toutes et tous. C'est ça la République dans laquelle l'école doit être le berceau de l'égalité réelle.

Deux ans de harcèlement, deux ans de signalements. Que n'a-t-on pas fait pour protéger cet enfant, ces enfants ? Aujourd'hui le harcèlement ne se limite plus à l'école ou aux activités périscolaires. Il est présent partout, tout le temps : en ligne, en classe, pendant les pauses, le matin, le midi, le soir, la nuit. C'est un continuum qui peut s'avérer mortel pour 700 000 enfants chaque année.

L'échec des dispositifs en place est flagrant car, pour faire écho au slogan de votre campagne, monsieur le ministre, le harcèlement, pour l'arrêter, il ne faut pas seulement en parler. Chaque souffrance subie doit appeler une réponse immédiate et efficace, bien loin des deux ans d'attente que Dinah et sa maman ont subis face à une institution scolaire malheureusement sourde et muette. Un procès va s'ouvrir, c'est bien, mais cela ne ramènera pas Dinah. Monsieur le Ministre vous devez prendre ce problème à bras-le-corps.

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