Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le harcèlement scolaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports :

Je redis l'émotion qui est la mienne face au suicide de Dinah comme au suicide de tout adolescent. De tels suicides, il y en a malheureusement chaque année, et nous devons faire en sorte qu'il y en ait de moins en moins.

Je vous invite à ne pas commenter excessivement une affaire qui fait l'objet d'une enquête. Par définition, un suicide est quelque chose de complexe où se mêlent plusieurs causes. Nous en reparlerons le moment venu. Ce qui est important aujourd'hui, c'est de faire preuve de dignité et de compassion mais aussi d'analyser parce que, si de tels drames surviennent, c'est qu'il existe des failles et des échecs que nous devons regarder en face.

Il faut évidemment une politique sur ce sujet-là, et je vous invite à ne pas porter de jugements trop définitifs sur les politiques en place. Nous pouvons les examiner ensemble et si vous avez des propositions d'amélioration, j'y serai bien sûr ouvert.

Les politiques que nous menons, je l'ai dit tout à l'heure, sont inspirées des pratiques internationales considérées comme les meilleures, notamment celles des pays scandinaves. Le programme PHARE de lutte contre le harcèlement à l'école a déjà été expérimenté avec succès dans plusieurs endroits. Il permet d'appréhender le phénomène à la racine en mettant l'accent sur la formation des personnels et la mobilisation des élèves.

Il existe, vous avez eu raison de le souligner, un continuum du harcèlement. En dehors du harcèlement qui s'exerce en milieu scolaire, que nous avons réussi à faire reculer sur certains sites, il y a un cyberharcèlement, qui constitue un défi encore plus grand, malheureusement en cause dans cette affaire aussi, je crois.

C'est pourquoi j'ai convoqué récemment les responsables des plateformes. Ce n'est pas la première fois bien sûr que nous avons un dialogue avec eux, mais nous avons voulu les responsabiliser davantage. Ils doivent mieux faire respecter l'interdiction aux moins de 13 ans pour l'accès aux réseaux sociaux, mieux travailler sur les algorithmes et les enjeux liés à l'addiction.

Tout cela met en jeu les politiques publiques, et je suis ouvert à de nouveaux progrès en ce domaine, mais aussi la mobilisation de la société française. Je le disais tout à l'heure et je voudrais le répéter : les familles, la société, nous tous sommes responsables des améliorations indispensables qu'il y a à apporter.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.