Intervention de Marianne Dubois

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — École inclusive

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

Monsieur le Premier ministre, chaque année, en cette période qui suit la rentrée scolaire, nos circonscriptions sont assaillies par les demandes de parents d'enfants en situation de handicap. Beaucoup déplorent les conditions d'accueil de leurs enfants dans les établissements scolaires, qu'ils soient ordinaires ou adaptés. J'en veux pour preuve le Loiret, où tel élève, suivi le jour dans un hôpital à trente kilomètres de chez lui, notifié IME – institut médico-éducatif –, se trouve scolarisé, faute de place, en unité localisée pour l'inclusion scolaire (ULIS) collège, à vingt kilomètres de son domicile. Pour un enfant non autonome nécessitant un accompagnement en petit groupe, c'est la garantie d'un échec assuré. Tel autre élève encore se trouve à jongler entre l'ULIS collège les matinées et un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) trois fois par semaine. Quelle est la cohérence d'un tel accompagnement ? Tel autre élève enfin, suivi par l'aide sociale à l'enfance (ASE), encore et toujours en attente d'une place dans un IME, a demandé sa scolarisation en ULIS collège, c'est-à-dire dans un collège où ses accès de violences le confineront à l'exclusion. Il aura 16 ans à la fin du mois d'octobre.

Ce sont autant de situations, monsieur le Premier ministre, sur lesquelles vous êtes interpellé chaque année, sans résultat. De ces quelques exemples, il ressort que le dispositif ULIS est un palliatif inadéquat au manque de place en IME. Ces cas sont loin d'être isolés : la meilleure preuve en est la longueur des listes d'attente pour intégrer un IME. Par ailleurs, la diversité des dispositifs de suivi est-elle bien raisonnable ? N'y perd-on pas en cohérence ? N'est-on pas dans la limite de l'inclusion à tout prix ? À la fin du compte, personne ne s'y retrouve : ni les parents, ni les enseignants, et surtout pas ces enfants que la situation sur-handicape. Ces conditions ne peuvent en aucun cas donner bonne conscience. Quels moyens, enfin, pour offrir un accompagnement de qualité à ces jeunes dans notre société ?

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