Vous considérez, monsieur le ministre des solidarités et de la santé, que les conditions ne sont pas encore réunies pour que nous puissions envisager des mesures structurelles dès le PLFSS pour 2022 : le ministre délégué chargé des comptes publics avoue ainsi renvoyer aux calendes grecques des réformes structurelles pourtant cruciales. Vous vous lancez dans une fuite en avant où valsent les milliards et les excès : vous recourez à l'argent magique, alors que les dépenses sont financées par une dette croissante. La Cour des comptes nous alerte pourtant : les transferts de dette à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), votés en août 2020, ne seront pas suffisants pour éponger le déficit de 2023. La crise n'explique pas tout. Vous avez contracté 100 milliards d'euros de dette supplémentaire en trois exercices budgétaires, sans que cela occasionne d'améliorations concrètes. Si rien ne change, la dette sociale continuera de s'accumuler.
Faute de financement de la cinquième branche autonomie, vous instaurez une tuyauterie financière visant à orienter une recette préexistante, tandis que la loi relative au grand âge et à l'autonomie sombre malheureusement dans les oubliettes. Historique, aviez-vous dit…
Quant au déficit des régimes de retraite, prévu à 27 milliards d'euros en 2030, il devrait dépasser allégrement les 30 milliards. La réforme des retraites finit, elle aussi, aux oubliettes. Historique, là encore… Et à l'heure où les naissances diminuent, que reste-t-il de la politique familiale, si les ressources de la branche famille ne lui sont pas exclusivement consacrées ?