Intervention de Valérie Six

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Six :

Comment rester les bras croisés lorsque des millions de nos concitoyens renoncent aux soins parce qu'ils n'ont pas de médecins ou parce qu'il faut attendre des mois et des mois avant d'en voir un ? Comment rester de marbre lorsque l'on constate qu'un hyperurbain dispose de deux ans d'espérance de vie de plus qu'un hyperrural et que ces inégalités se sont constituées ces dernières années ?

Nous avons formulé de nombreuses propositions et, encore une fois, chacune d'elles était irrecevable ou rejetée. L'instauration d'un stage obligatoire durant les études en santé ? Irrecevable ! L'exercice en zone sous-dense durant les trois années qui suivent l'obtention du diplôme ? Irrecevable ! Se limiter à un renouvellement du conventionnement des médecins libéraux dans les zones denses pour favoriser l'installation dans les zones sous-denses ? Rejeté !

Pour ne pas suivre les mesures que l'on vous propose, vous répondez que le numerus clausus produira des effets d'ici à 2025 en inversant la démographie de la profession. Mais que fait-on pour aujourd'hui ? Le nombre de médecins est plus important qu'il y a dix ans : il y a donc aussi et surtout une question de répartition de l'offre de soins sur l'ensemble du territoire.

Concernant l'organisation de notre système de santé, le groupe UDI et indépendants plaide pour une décentralisation auprès des régions du budget de la santé. C'est au plus proche des territoires que ces politiques doivent être menées, charge à l'État de déterminer de grandes orientations pour assurer un égal accès aux soins. Les démarches administratives doivent être assouplies, comme nous avons su le faire lors de la crise sanitaire ! Rendons du temps médical aux médecins ! Il en va de même pour les pharmaciens, à qui on a donné des prérogatives pendant la crise pour gagner en efficacité. Continuons de leur faire confiance !

Concernant l'autonomie, les mesures votées sont à saluer mais elles ne sont pas suffisantes. Toutes les projections démographiques montrent que nous devons faire face à un vieillissement de la population. Nous vivons de plus en plus longtemps, et la part de la population de plus 75 ans s'accroît considérablement. En parallèle, nous constatons que, durant ce quinquennat, le Gouvernement ne sera pas parvenu à inverser la courbe du taux de natalité qui continue de décroître.

Nous sommes donc face à un défi démographique dont il faut prendre la mesure – il appelle de véritables décisions en faveur de l'autonomie –, en renforçant la prévention, en augmentant encore le taux d'encadrement dans les EHPAD, en prenant en considération le virage domiciliaire. Dans le même temps, il nous faut dynamiser la politique familiale, en accompagnant les futurs parents dans leur quotidien par l'universalité de l'allocation familiale et par le développement de l'offre de modes de garde.

La vision court-termiste de notre système de protection sociale, la part croissance du financement de la sécurité sociale par l'endettement, ne nous permet pas de garantir la santé de tous nos concitoyens dans les années à venir.

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