Ce débat a été escamoté. Le Parlement regarde passer le train affrété par le Gouvernement. C'est la logique des choses : la veille du début de l'examen du PLFSS, nous nous étions déjà vu imposer un état d'urgence sanitaire prolongé et augmenté jusqu'en juillet 2022. Bilan de la semaine : le soin de l'humain – celui qui ne se quantifie pas dans les algorithmes, les plans d'efficience, les dotations à la qualité, les mesures d'ordre public, de contrôle, de surveillance – demeure en arrière-plan.
Loin de toute ambition sociale, le marché demeure votre horizon – on l'a vérifié pour les EHPAD, ou encore pour le médicament : toujours pas de pôle public en vue car l'excellence serait ailleurs – et la transparence aussi, de même que les dividendes. Vous n'allez pas au bout des modifications nécessaires dans la fixation des prix. La crise devrait nous amener à repenser en profondeur l'organisation de notre système de santé et de protection sociale, elle devrait nous amener à remettre en cause les choix qui, depuis des décennies, ont particulièrement abîmé la sécurité sociale, l'hôpital public et la solidarité. Vous vous êtes perdus dans votre rêverie, parce que le réel vous a rattrapé et vous a agrippé par le collet. Il n'entre pas dans vos cases, nous non plus : nous voterons contre le budget de la sécurité sociale.