Intervention de Jean-Charles Larsonneur

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Défense ; anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Larsonneur, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées :

En prenant la parole à la tribune aujourd'hui, mes pensées se tournent vers les femmes et les hommes de nos armées, car c'est grâce à eux que la France défend ses intérêts et ses valeurs, partout dans le monde. À travers ma voix, le groupe Agir ensemble exprime la juste reconnaissance qui leur est due.

Nous pouvons être fiers du travail accompli par cette majorité au bénéfice de nos armées. En effet, pour la quatrième année consécutive, le projet de loi de finances pour 2022 est conforme à la trajectoire définie en loi de programmation militaire, avec une nouvelle revalorisation de 1,7 milliard d'euros. Les engagements pris ont été tenus à l'euro près. C'était nécessaire, car les programmes d'armement s'accommodent mal des coups d'accordéon.

Le budget 2022 s'inscrit dans la droite ligne de la politique que nous menons depuis 2017 et qui se traduit aujourd'hui par des résultats concrets et indiscutables.

Premièrement, la condition et le quotidien des militaires ont été améliorés, qu'il s'agisse de leurs équipements, de leur hébergement ou de la gestion des soldes. C'était la condition sine qua non pour que la défense demeure attractive et puisse maintenir, de façon durable, un recrutement de qualité et préserver son haut niveau de technicité. C'est dans ce même esprit que nous soutiendrons les deux amendements présentés ce soir par le Gouvernement et qui concernent, l'un, le contrat de concession « Ambition Logements » – 2,7 milliards d'euros en autorisations d'engagement –, et l'autre, la majoration de la solde des personnels du service de santé des armées, une première hausse d'une valeur de dix points devant être effective dès le 1er avril prochain.

Dans le domaine de l'entretien des matériels, nous rattrapons des années de sous-investissement chronique. Grâce à l'externalisation et à la verticalisation des contrats de soutien, la disponibilité des équipements s'améliore et, avec elle, notre capacité à agir et celle de nos militaires à s'entraîner. Cette année, 300 millions d'euros supplémentaires sont destinés à l'entretien programmé du matériel, ce qui portera sa dotation à 4,4 milliards.

En outre, le budget des armées évolue pour s'adapter à l'évolution du contexte stratégique. Après avoir intégré les programmes spatiaux, la maquette intègre cette année une ligne budgétaire concernant la lutte antidrone. L'an prochain, 646 millions d'euros seront alloués à notre stratégie pour l'espace avec, notamment, la mise en œuvre opérationnelle de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale – le programme CERES – ainsi que le lancement du troisième et dernier satellite de la composante spatiale optique. Le lancement du satellite de communication Syracuse 4A, ce dimanche 24 octobre, a d'ailleurs illustré avec éclat nos ambitions spatiales.

Les priorités du ministère sont cohérentes avec le plan France 2030, qui prévoit de consacrer 2 milliards d'euros à l'exploration de l'espace et des grands fonds marins. Dans cet environnement stratégique, le ministère des armées acquerra de nouvelles capacités exploratoires, financées à hauteur de 3 millions d'euros, et présentera sa stratégie pour les fonds marins. La France a la capacité de devenir pionnière dans ce domaine en s'appuyant sur des institutions d'excellence comme le service hydrographique et océanographique de la marine ou IFREMER, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, à Brest.

Pour être une puissance globale, la France doit être une puissance navale. Ce constat rejoint celui de Charles de Gaulle qui, lors de la mise sur cale du Redoutable, en 1965, déclarait : « La marine se trouve maintenant, et sans doute pour la première fois de son histoire, au premier plan de la puissance guerrière de la France et ce sera, dans l'avenir, tous les jours un peu plus vrai. » Les récents développements dans la zone indo-pacifique doivent nous inciter à poursuivre dans cette voie et à réinterroger le format de notre flotte de surface, qu'il s'agisse du nombre de frégates ou de patrouilleurs.

Enfin, j'aimerais conclure en félicitant les équipes de Naval Group qui ont à présent achevé la réparation de la Perle après l'incendie survenu en juin 2020 – un véritable exploit qui témoigne du savoir-faire français en matière de submersible.

Ce budget maintient l'effort. Il faudra bien sûr le poursuivre dans les années qui viennent. Il y va de l'intérêt de la France. Le groupe Agir ensemble votera les crédits de la mission "Défense" .

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