Il me semble intéressant que nous ayons ce débat car notre collègue Corbière a raison de pointer notre incapacité à suivre sur le plan budgétaire le coût de notre participation à l'OTAN.
J'ai entendu par ailleurs certains arguments qui m'ont semblé mauvais. Vous dites, madame la rapporteure spéciale, que nous renoncerions à l'Alliance atlantique. Or la France peut tout à fait être membre du traité sans faire partie de l'organisme intégré. Cela a d'ailleurs été sa position pendant plusieurs décennies. Mme la ministre dit quant à elle que l'OTAN participe de notre sécurité collective, ce qui est faux : c'est une alliance militaire. La sécurité collective, ce sont les Nations unies qui l'assurent, et l'OTAN ne fait pas partie des organisations de sécurité collective régionales reconnues par l'article 52, qui figure au chapitre VIII de la Charte des Nations unies. C'est donc une alliance et nous devons nous demander si elle a toujours un intérêt au XXI
Je suis très heureux de la coopération qui s'opère en Afrique et vous avez raison de la mentionner, monsieur Michel-Kleisbauer, mais ce n'est pas l'objectif premier de l'OTAN. Quand enfin vous évoquez notre participation à des échanges en matière d'espionnage et de contre-espionnage, votre argument serait beaucoup plus intéressant si nous n'avions pas nous-mêmes été massivement espionnés par nos alliés il y a peu de temps.
Nous devons avoir ce débat de façon dépassionnée, et non par idéologie ; nous ne sommes ni dans les années soixante, ni en 1995. Mais nous pouvons nous interroger sur les objectifs de cette alliance, sur son coût financier et sur ce qu'elle apporte à la France, notamment si nous souhaitons bâtir un pilier européen indépendant.