Mes propos s'inscrivent dans la continuité de ceux de Mme la rapporteure spéciale, mais aussi du rapport de la mission d'information de la commission de la défense, présidée par André Chassaigne et Jean-Pierre Cubertafon, qui préconise d'accorder plus d'attention au petit matériel qui équipe nos armées. Je connais votre engagement, madame la ministre, depuis notamment la période de la crise sanitaire qui vous a fait prendre conscience de la nécessité de réindustrialiser notre pays, ne serait-ce que pour assurer la continuité du service des armées.
Mme la rapporteure spéciale l'a montré : un certain nombre de techniques nouvelles qui visent à faire du soldat un homme ou une femme augmentée peuvent aussi en faire un homme ou une femme diminuée, par notamment l'incorporation de puces dans l'étoffe des uniformes. Certes, l'armée française exige de garder le contrôle du tissage des textiles composant ses uniformes mais ce n'est pas le cas pour les tissus des pièces destinées à être assemblées.
Preuve que le sujet est important, certains pays, dont les plus grands, considèrent certains uniformes comme du matériel de guerre et de sécurité, échappant à ce titre aux règles des appels d'offres, notamment à la mise en concurrence. Il me semble que nous devrions nous aussi prendre cette décision stratégique : on sait très bien que l'uniforme sera demain un matériel de guerre qui certes augmentera la capacité du soldat, mais pourra aussi en faire une cible.