Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à la qualité et à la sécurité de l'équipement de nos forces. Je me suis moi-même rendue il y a peu de temps sur un des nombreux sites de production d'un fournisseur historique de l'armée française, qui équipe nos soldats depuis près de cent soixante ans et qui incarne le savoir-faire et l'excellence de notre secteur textile.
Dans ce domaine, il faut retenir que les titulaires de nos marchés d'habillement et d'équipement du combattant sont français à 78 %. L'acquisition de ces équipements doit évidemment se faire dans le respect de la commande publique mais nous recourons chaque fois que cela est possible au format des marchés de défense et de sécurité, qui permet de limiter leur fabrication aux pays de l'Union européenne. J'ai déjà eu l'occasion d'indiquer que deux des trois titulaires des lots du marché de fabrication du tissu des nouveaux treillis F3 dont nous avons doté nos forces, sont des sociétés françaises : l'une se trouve dans les Vosges, l'autre en Mayenne. J'ai rencontré leurs dirigeants il y a peu de temps dans le cadre d'un déplacement sur le thème de l'innovation et les PME.
Le sujet des tissus intelligents dépasse évidemment la question de la détection pour embrasser toutes les interactions avec l'environnement. Le service du commissariat des armées travaille en très étroite collaboration avec l'Agence de l'innovation de défense ainsi qu'avec la direction générale de l'armement (DGA) pour maintenir une veille très active sur ces questions. Aujourd'hui les outils qu'ils utilisent, notamment les équipements électroniques, font peser sur nos soldats un risque de détection bien plus grand que leurs vêtements. Ce n'en est pas moins un sujet de préoccupation majeur sur lequel il faut assurer une veille active ; nous ne devons pas nous laisser distancer.
Je donne donc un avis défavorable à cet amendement, dont je comprends que l'objectif était que nous ayons un échange sur ce sujet.