Vous aurez compris, au vu des montants proposés, qu'il s'agit d'amendements d'appel.
Il faut que la défense de la France soit française, disait le général de Gaulle : il prônait sans détour la réappropriation par la nation toute entière de sa souveraineté militaire. L'objectif est ambitieux : y parvenir nécessite non seulement des compétences techniques, mais aussi des capacités matérielles et humaines. Or aujourd'hui notre armée est « échantillonnaire » : elle est certes petite, mais très spécialisée, et nos soldats sont capables de se projeter sur n'importe quel théâtre d'opérations partout dans le monde. C'est ce qui fait notre force et notre renommée.
Si donc les compétences de l'armée française ne sont plus à prouver, se pose quand même la question du nombre de militaires que nous sommes capables de mobiliser, en cas de conflit de haute intensité par exemple ; et derrière cette question celle de notre autonomie et de notre capacité à nous défendre ou à porter secours.
Si l'Arménie, l'Azerbaïdjan ou la Syrie retiennent particulièrement notre attention, ces zones ne sont pas les seules à mériter toute notre vigilance : alors que nous pensions que les relations entre la France et la Turquie se réchauffaient, nous apprenons l'expulsion de l'ambassadeur français. Comment ne pas observer également de près les relations entre la Chine et Taïwan ou les attaques terroristes qui, il faut le craindre, ne s'arrêteront pas de sitôt ? Partout dans le monde, des forces se dessinent et si l'on peut se réjouir de l'expertise de l'armée française, on peut aussi s'interroger quant à la capacité de nos forces à répondre sur le long terme en cas de conflit dur. C'est pourquoi je souhaiterais connaître, madame la ministre, la stratégie du Gouvernement en cas de résurgence d'une telle menace de conflit d'État à État.