Par ailleurs, vous diminuez les dépenses de l'assurance maladie et prévoyez de réaliser 4,2 milliards d'euros d'économies sur les hôpitaux, dont les tenants de l'austérité disent qu'ils dépensent encore trop. Je suppose que vos familles et vous-mêmes ne fréquentez pas aujourd'hui les hôpitaux publics : vous ne pouvez donc pas vous rendre compte des effets absolument catastrophiques des efforts demandés sur la santé de nos concitoyens – par exemple, on conseille à des patients de ne pas séjourner une nuit supplémentaire à l'hôpital. Il y a dix ans, nous pouvions pourtant nous enorgueillir d'avoir le meilleur système de santé au monde.
Enfin, vous prévoyez une baisse des dépenses des collectivités, même si vous évitez d'utiliser le terme de « baisse ». Dans votre novlangue, vous qualifiez toute chose d'un mot qui désigne son contraire. Ainsi, lorsque vous cassez la protection sociale, vous dites que c'est pour mieux nous protéger ; lorsque vous affaiblissez les syndicats dans les entreprises, vous dites que c'est pour renforcer le dialogue social. En l'occurrence, vous diminuez les dépenses des collectivités territoriales de 2,6 milliards d'euros en 2018 et de 13 milliards d'euros sur cinq ans en voulant nous faire croire qu'en réalité, les dépenses seront stabilisées et que tout cela n'aura aucune incidence. Or il y a fort à parier que vos mesures entraîneront la disparition d'au moins 73 000 fonctionnaires territoriaux d'ici à 2022.
Je ne reviendrai pas plus longuement sur la disparition progressive de la taxe d'habitation, qui coûtera 10 milliards d'euros par an aux collectivités.