En pleine crise afghane, alors que les Français et les Françaises regardaient, à la fois sidérés et émus, les images d'Afghans s'accrochant aux ailes d'avions au décollage et de bébés passés de mains en mains au-dessus des barbelés, le Président Macron, plutôt que de s'appuyer sur cet élan de solidarité qui se faisait entendre, appelait d'un ton rassurant à « anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants ». En bref, il mélangeait tout, pour tout confondre et tout salir.
À Calais, le père Philippe Demeestère, qui s'est mis en grève de la faim avec Anaïs Vogel et Ludovic Holbein après la mort d'un adolescent soudanais, le dit avec ses mots : « La grève de la faim vient redire à toutes les intelligences qui se sont ankylosées, assoupies, ce qui se passe en France. En 2021, dans une démocratie, c'est inacceptable. Il y a quelque chose qui rompt la fraternité humaine. Et en tant que citoyen français, j'ai honte. »
J'ai honte aussi, lorsque j'observe qu'à Calais, plus de 97 % des expulsions de lieux de vie n'ont pas été suivies de mises à l'abri effectives, y compris l'hiver. J'ai honte aussi des dégradations des conditions d'accueil et d'accompagnement, des atteintes aux droits fondamentaux et des traitements dégradants, en particulier à l'égard des mineurs non accompagnés. Associations, Défenseur des droits, Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) et organisations internationales nous pointent du doigt pour tous ces manquements. Ce budget n'en a rien à faire et vous n'en avez que faire.