Un effectif ne peut être considéré qu'en fonction des besoins, sinon on parle de chiffres en l'air. Si les effectifs augmentaient de 200 personnes alors que le nombre de dossiers diminue de 50 000, on vous aurait dit que vous avez trop embauché. Or la situation n'est pas du tout celle-là : on a effectivement résorbé le stock mais c'était du rattrapage. Et quand vous embauchez en décembre pour résorber un stock, ce n'est pas la même chose que si les effectifs avaient été affectés en janvier.
Dans mon ancien poste, quand je recevais de nouveaux effectifs au titre de l'année n, c'était toujours le 15 décembre. Le 1er janvier suivant on me demandait ensuite de quoi je me plaignais puisque j'avais reçu dix personnes : d'accord, mais qui avait travaillé du 1er janvier au 15 décembre ? Un service en sous-effectif de dix personnes. Ces astuces, dans le monde réel, elles se traduisent par de la souffrance au travail, je le dis très clairement.
En même temps, nous sommes passés de 14 000 à 15 000 agents de la police aux frontières (PAF). Chacun ses priorités : vous avez préféré embaucher mille agents supplémentaires à la PAF pendant que vous en affectiez 200 à l'OFPRA pour écouter le récit de vie de gens qui vivent arrachés à leur pays d'origine et traiter cela en une demi-journée. C'est du traitement de dossier mais pas un traitement humain.