Cette obsession est liée à celle de l'Allemagne de maintenir la stabilité des prix, afin de ne pas ruiner la rente, d'une part, et à l'obsession du gouvernement de droite allemand d'avoir un euro fort, de manière à se procurer plus facilement les marchandises dont ont besoin les rentiers, d'autre part.
La Commission européenne mène donc une politique intraitable pour faciliter la politique de l'offre, ce qui implique de réduire les coûts salariaux et d'externaliser les coûts écologiques et sociaux, qui sont aujourd'hui assumés par la société, pour qu'ils ne soient plus inclus dans les comptes publics. Telle est sa trajectoire générale. Dans cette perspective, la dette sert de rayon paralysant.
Si on veut bien y regarder de près, depuis maintenant quinze ans que ces politiques sont appliquées, elles ont échoué. Et elles ont échoué du point de vue de leurs propres objectifs – pas seulement de notre point de vue. Je ne parle pas, en effet, de tout ce qui aurait dû être fait et qui ne l'a pas été. Je note seulement que l'on a imposé des choses à tous les pays d'Europe pour faire baisser la dette et que celle-ci a explosé partout. Elle a explosé chez nous, comme ailleurs, mais nous aurions tort, nous, Français, d'être prostrés dans la culpabilité. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que la France a vécu au-dessus de ses moyens. Ce n'est pas vrai.