Je ne vous reprocherai pas de ne pas l'avoir prévu, monsieur le ministre, car je reconnais que vous ne pouvez rien prévoir en la matière. Il y a un risque majeur d'explosion de la dette financière, qui englobe toute l'économie-monde à cette heure. Ce diagnostic ne m'est pas personnel et il a déjà été formulé depuis un moment.
Il y a des raisons structurelles à cela, et la financiarisation de l'économie est la première des choses que l'on devrait bloquer si on est vraiment soucieux d'avoir une économie productive réelle. Or vous ne le faites pas et, pire, vous amplifiez les moyens d'alimenter cette bulle financière, en supprimant, par exemple, l'impôt qui porte sur les avoirs mobiliers. Dans ces conditions, on peut dire que vous avez apporté une contribution au gonflement de la dette.
J'ai apporté un texte que je voudrais vous lire, et qui n'a pas été écrit par un penseur ou un économiste de ma famille politique – vous ne pourrez donc pas me reprocher d'être en vase clos. Le texte en question a paru dans Les Échos, un journal qui ne m'est pas particulièrement favorable, et il porte sur cette question de la dette mondiale. Les propos rapportés sont notamment ceux d'un gouverneur de la Banque de France, qui n'a pas non plus la réputation d'être un gauchiste. Voici ces propos, que je partage totalement : « Les politiques économiques des pays du G7 nous conduisent tout droit vers une crise du système financier international. Ces politiques sont irresponsables, que ce soit dans les domaines monétaire, macroéconomique ou dans les domaines climatique et de la défense ». Et encore : « Les apprentis sorciers ont construit un modèle de croissance basé sur la dette qui nous conduit tout droit vers le prochain krach financier. »