S'agissant de la relance sociale, je ne donnerai qu'un seul exemple, même si, hélas, j'en aurais tant à donner. Si seulement on se préoccupait de l'humain, on irait mieux ! Je prendrai un exemple sur lequel nous pourrions tous être d'accord, puisque nous la proclamons sans cesse dans nos discours – je veux parler de l'égalité entre les hommes et les femmes. Si l'on établissait l'égalité salariale, nous aurions 33 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour l'État ; nous aurions 6 milliards d'euros d'épargne en plus et 22 milliards d'euros de hausse de la consommation. Ces chiffres ont été établis par des organismes dont on conteste la compétence, ce qui est bien normal, puisqu'on a le droit de tout contester – ce qui compte, à la fin, c'est ce que la raison est capable de prouver.
S'agissant de la relance écologique, j'entends bien, monsieur Darmanin, que vous ne pouvez pas prévoir les typhons et les tempêtes. Mais, tout de même, vous pouvez prévoir que les événements climatiques extrêmes qui, nous le savons, ne manqueront pas d'arriver, auront un impact sur l'économie. Mieux vaudrait donc prendre les mesures à temps, c'est-à-dire lancer la transition énergétique dont notre économie a besoin.
Nous devons aussi avoir une réflexion plus profonde, que l'on peut mettre en mots, mais aussi en chiffres. Je suis certain, monsieur Darmanin, que vous ne seriez pas opposé à tous ces projets de relance, si l'on ne vous disait pas que vous allez creuser la dette. Tel est le cercle vicieux dans lequel nous sommes enfermés. Il faut une relance si nous voulons éviter le défaut de la dette privée et de la dette publique.