Ne croyez pas que l'économie politique soit née il y a vingt ans, avec les politiques absurdes qui furent alors mises en place. La cadence des crises du capitalisme s'est accélérée de manière assez spectaculaire à partir du moment où il a été décidé, en 1971, de financiariser l'économie mondiale en permettant aux États-Unis d'Amérique d'imprimer autant de billets et d'émettre autant de dollars qu'ils le voulaient. On peut constater qu'à partir de 1972, quatorze crises se sont produites en quarante ans, alors qu'il y en avait eu douze en un siècle dans le modèle capitaliste précédent. Dans ces conditions, la relance par la croissance sociale et écologique possède des vertus économiques ; il ne s'agit pas simplement de coûts humains négligeables, à la marge des additions.
Je conclus en citant l'OCDE, ce qui est peu banal pour un homme comme moi : « Des politiques uniquement axées sur la croissance, reposant sur l'idée que cette dernière bénéficiera automatiquement à tous les segments de population, pourraient en réalité compromettre la croissance à long terme dans la mesure où les inégalités s'accroîtront. En revanche, les mesures qui contribuent à limiter ou, dans l'idéal, inverser l'augmentation des inégalités à long terme, favoriseraient non seulement l'instauration de sociétés moins injustes, mais aussi plus riches. » Autrement dit, les gisements de richesse ne se trouvent pas dans les coupes budgétaires mais dans l'enrichissement des braves gens qui gagnent leur vie en travaillant, …