La marchandisation des établissements et leur mise en concurrence résultent d'une vision ultralibérale de l'université. Même les présidents d'université affirment depuis près de dix ans maintenant que la dotation de l'État pour couvrir les coûts des ressources humaines n'est pas suffisante. Présenter un budget ambitieux pour l'enseignement supérieur est pourtant possible !
En résumé, ce budget est celui qui accompagne Parcoursup ; il traduit votre choix, madame la ministre, d'accélérer la sélection plutôt que de chercher à faire appliquer le droit de toutes et tous à étudier. Ce budget, c'est aussi celui des 22 000 bacheliers qui n'ont pas trouvé de place cette année dans l'enseignement supérieur – bien loin du nombre de 239 annoncé dans vos documents de communication, qui cache toutes celles et tous ceux qui, faute de propositions, ont voulu passer une année à être utiles en dehors de l'enseignement supérieur. Ce budget est aussi celui qui privilégie les appels à projets plutôt que les financements de base dans les laboratoires, alors que ces derniers ont besoin de budgets de base pour fonctionner et pour éviter de consacrer trop de temps à répondre aux appels à projet.
Tout cela constitue à nos yeux des raisons suffisantes de ne pas voter ce budget, et même de voter contre.